A quoi servent nos vacances ? Les congés sont-ils vraiment une opportunité de se reposer et de se ressourcer ? L’objectif des vacances est de permettre notamment aux travailleurs de récupérer de l’énergie afin d’exercer à nouveau leur activité professionnelle
En Suisse, c’est en 1947 que deux semaines de vacances payées ont été octroyées aux salariés du canton de Genève. Toutefois, il faudra attendre 1964 pour que l’ensemble des travailleurs des cantons suisses puissent bénéficier de telles prestations.
Depuis quelques décennies seulement, les vacanciers ont pris l’habitude de quitter leur lieu de vie pour se lancer dans de grandes transhumances, particulièrement lors des vacances estivales. Le développement des transports, des prestations des voyagistes et des clubs de vacances ont permis cet essor.
Comment les vacances sont-elles vécues ? Une fois qu’elles ont débuté que faire pour s’occuper ? Mais en réfléchissant, ne rien faire n’est-elle pas la plus merveilleuse des activités ? Il est regrettable de renoncer à l’oisiveté durant cette période. En effet, durant les congés, il faut absolument faire quelque chose et être occupé. Les vacances où l’on ne fait rien, cela n’existe pas.
Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Avec le temps, les périodes de congés ont évolué. Au début, beaucoup de vacanciers prenaient plusieurs semaines durant la période estivale, actuellement la tendance est à la fragmentation de ces périodes. Les salariés ou les indépendants ont en effet de plus en plus de mal à débrancher de leur activité professionnelle et continuent à œuvrer durant leurs congés. Ceci est dû à notre monde hyper connecté, notamment à cause d’internet, des courriels ou encore des réseaux sociaux. Pour pallier ce phénomène, beaucoup de travailleurs préfèrent partir plus souvent et moins longtemps, ce qui entraîne des ruptures plus fréquentes avec le monde du travail. Il n’est pas certain que cette méthode permette de mieux se ressourcer et de se reposer.
Lorsque nous ne sommes pas en vacances, nous sommes incités à travailler et à produire plus. Visiblement, nous reportons cette tendance sur nos lieux de villégiature, puisque nous avons un penchant à une hyper activité durant nos loisirs. Paradoxalement, le temps manque durant ces périodes de congés que ce soit pour visiter, découvrir et se divertir, alors que nous n’avons jamais autant de temps que durant nos vacances.
Ne devrions-nous pas reconsidérer la façon de vivre nos vacances et redécouvrir le « dolce far niente » ? Nous pourrions alors profiter de ces moments pour nous retrouver que ce soit en famille, en couple ou avec nous-même, puisque la plupart du temps nous ne faisons que nous croiser lorsque nous travaillons. Nous pourrions aussi aller à la découverte de l’autre lors de nos voyages.
Ces périodes libres sont aussi propices à l’introspection, au penser à soi, à s’accorder du temps pour ce qui nous est bénéfique, sans penser à rentabiliser les vacances, comme s’il s’agissait d’un produit de consommation ordinaire.
Les vacances doivent retrouver leur sens, en apportant à tout un chacun du plaisir, de la joie et du partage. Ces périodes de congés doivent aussi se différencier de nos activités professionnelles. Oublions le rendement, profitons et déconnectons-nous du réseau internet et connectons-nous à ce qui nous est essentiel.
Lausanne, le 18 juillet 2022