La Moto

Lorsqu’un rêve est contrarié, il existe d’autres alternatives à la justice.

24.2.22

Lorsqu’un rêve est contrarié, il existe d’autres alternatives à la justice, c’est ce qu’un jeune motard et le vendeur du véhicule ont réalisé.

Il y a quelques jours Jérémy a fêté ses 16 ans. Depuis tout petit, cet adolescent rêve de conduire une moto. En effet, dès son plus jeune âge, Jérémy a admiré tous les deux-roues motorisés. Ses parents devaient souvent attendre sur leur fils, lorsqu’une machine qui lui plaisait particulièrement croisait sa route. Il restait alors en pâmoison devant cet objet tant désirable à ses yeux.

La loi ayant récemment changé, Jérémy a la possibilité de conduite une 125 cm3 dès l’âge de 16 ans. L’adolescent a terminé sa scolarité obligatoire et a peu de moyens financiers. Il a quelques économies liées aux travaux de jardinage qu’il effectue dans le quartier. De plus, il a reçu de sa famille de l’argent à Noël et à son anniversaire. Ainsi, compte tenu de son budget restreint, il va pouvoir acquérir un véhicule d’occasion. Après avoir épluché tous les sites internet de motos, il a jeté son dévolu sur une splendide moto japonaise.

Avec ses parents, Jérémy se rend chez un concessionnaire qui vend le véhicule convoité en occasion. Bien que cette moto ait plus de deux ans et déjà quelques kilomètres, elle fait bonne impression.

Ce sont donc des étoiles plein les yeux, que l’adolescent essaye le magnifique engin. Enfin, le rêve devient réalité et de retour au garage, Jérémy est convaincu et remet à Paul, le patron du garage, ses économies pour acquérir la moto. Un contrat est donc signé entre les parents et le garagiste avec une garantie de trois mois.

Les premiers mois d’utilisation du véhicule ne peuvent pas rendre plus heureux Jérémy qui goûte non seulement à la liberté, mais encore réalise son rêve d’enfant. Toutefois, alors que le véhicule n’est plus sous garantie depuis peu, le moteur de la splendide japonaise refuse de fonctionner. Jérémy retourne fâché, avec ses parents, au garage et demande le remboursement du deux-roues au vendeur.

Le patron du garage explique à Jérémy et ses parents que la moto n’est plus sous garantie et qu’il ne peut pas les rembourser comme ils le demandent. Toutefois, compte tenu des circonstances, il souhaite trouver une solution, afin que la première acquisition du jeune homme ne lui laisse pas un goût amer. Les parties n’arrivant pas à s’entendre, le vendeur propose d’entamer une médiation, car il en a entendu parler par l’un de ses amis.

Jérémy et ses parents acceptent cette proposition et lors de la séance chez le médiateur, l’adolescent peut faire part de sa tristesse de ne plus pouvoir utiliser son véhicule et de son désarroi, puisqu’il n’a pas l’argent pour le faire réparer. Paul a bien compris que le jeune motard était passionné et il souhaite pouvoir lui donner la possibilité de réparer le deux-roues.

Ainsi, les parties s’accordent en ce sens que Jérémy ira au garage pour assister et aider le mécanicien, ce qui lui permettra de voir comment on répare une moto et ce qui limitera les coûts du vendeur, puisque Jérémy effectuera les travaux ne nécessitant pas de connaissance particulière. Les parents acceptent quant à eux de payer les pièces au prix de revient au garagiste.

Certains achats peuvent être très émotionnels. Se mettre autour d’une table avec un médiateur permet de trouver des solutions sur mesure.

Ne vaut-il pas la peine de régler un différend d’une autre façon ?

Article paru dans le journal Le Courrier

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24.2.22

le-courrier.ch