La Cicatrice

La médiation permet de régler rapidement des conflits, notamment lorsque l’état de santé d’une personne est en jeu.

25.11.21

La médiation permet de régler rapidement des conflits. Lorsque l’état de santé d’une personne est en jeu, il est important de trouver rapidement des solutions, plutôt que de partir dans une procédure interminable.

Gérard est un quadragénaire bien dans sa vie. Depuis toujours, le sport est sa plus grande passion et il relève tous les défis qui se présentent à lui. Après avoir couru quelques marathons, il s’est investi dans le triathlon.

Il s’entraîne régulièrement afin de participer à ces compétitions qui regroupent à la fois la natation, le vélo et la course à pied.

Ébéniste de profession, Gérard sollicite souvent son corps en travaillant le bois. Depuis quelques temps, son épaule gauche le fait souffrir et il s’est résolu à consulter un spécialiste en la matière.

Gérard se rend donc chez un médecin-orthopédiste, qui après des examens lui recommande une opération de l’épaule. Un rendez-vous est pris et Gérard entre en clinique.

L’opération s’est bien déroulée, malgré quelques douleurs cicatricielles, et Gérard a respecté la convalescence recommandée par son chirurgien. Toutefois, plusieurs mois après l’intervention chirurgicale, la cicatrice de son épaule continue à le faire souffrir.

Pour Gérard, cette situation est dramatique, puisqu’il ne peut plus exercer sa passion du moment, soit le triathlon. En effet, la douleur devient particulièrement aiguë lorsqu’il nage.

Il reproche au médecin d’avoir mal effectué son travail et consulte un avocat afin de saisir le tribunal. L’homme de loi a conscience qu’une action judiciaire dans ce genre de situation est particulièrement longue et que les résultats sont très incertains. En effet, il y a non seulement l’aspect subjectif des douleurs ressenties par Gérard, mais de plus, il faut établir l’erreur médicale.

Après réflexion, Gérard propose une médiation au praticien qui est intervenu sur son épaule.

Le chirurgien-orthopédiste regrette évidemment que son patient soit mécontent des suites opératoires. Il apprécie le fait que Gérard décide de discuter avec lui, avec le concours d’un médiateur, plutôt que d’entamer une procédure judiciaire souvent interminable et onéreuse. Le médecin est persuadé que de meilleures solutions seront trouvées, grâce à cette méthode amiable de résolution des conflits.

Lors des différentes séances de médiation, Gérard peut exprimer sa déception de ne plus pouvoir pratiquer le triathlon à cause de cette cicatrice douloureuse. En effet, il pensait qu’après l’opération il retrouverait une épaule « toute neuve ».

Quant au chirurgien, il peut expliquer que l’intervention de l’épaule s’est parfaitement déroulée, mais qu’il y a une problématique au niveau de la cicatrice. Ainsi, les deux parties conviennent que Gérard sera examiné par un chirurgien-plastique, afin de réduire les douleurs de la cicatrice. Le médecin spécialiste de l’épaule a décidé de prendre à sa charge l’intervention de son confrère plasticien.

Cette proposition convient à Gérard, puisque celui-ci souhaite voir son état de santé s’améliorer plutôt que de toucher des dommages et intérêts de la part du médecin. Suite à la reprise de sa cicatrice, Gérard a pu recommencer la natation et espère pouvoir prochainement participer à une compétition de triathlon.

Les besoins de Gérard ont été satisfaits, en ce sens que son seul souhait était de voir son état de santé s’améliorer. Quant au médecin, il est content d’avoir trouvé une solution pour son patient.

Article paru dans le journal Le Courrier

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25.11.21

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